Page:Labiche, Delacour, Choler - Les Chemins de fer, 1867.djvu/104

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COURTEVOIL.

Mais ça ne se passera pas comme ça !… prenez la lanterne… j’ai besoin d’écrire une note. (Il donne la lanterne à Ginginet, tire son calepin et écrit) : « Au retour, gifler L’Hérissard ! »

GINGINET, à part.

La nourrice m’a donné son adresse… (Donnant la lanterne à Courtevoil.) Prenez la lanterne… J’ai aussi besoin d’écrire une note.

COURTEVOIL.

Pour gifler L’Hérissard ?

GINGINET.

Oui !…

COURTEVOIL.

Il y aura de l’écho dans son puits.

GINGINET, à part, écrivant.

« Mademoiselle Potin, nourrice, tous les deux ans, à Bischwiller. » (Il déchire la feuille de son carnet et la met dans sa poche.)

CLÉMENCE, entrant du fond, à part.

J’ai quitté le bras de ce vieux monsieur… il devenait d’une audace…

GINGINET.

Ah ! ma femme !… Eh bien ?… et le conservateur des hypothèques ?… qu’en as-tu fait ?

CLÉMENCE.

Je ne suis pas chargée de le garder.

GINGINET.

Ah ! Clémence, tu es cruelle pour un vieillard ! le laisser seul… dans la rue… exposé au brouillard… Je suis fâché de te le dire… mais ce n’est pas là la mission de la femme !

CLÉMENCE.

Mais si tu savais…