Page:Labiche, Delacour, Choler - Les Chemins de fer, 1867.djvu/123

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GINGINET.

Vous m’abandonnez !

JULES.

Dame ! (Courtevoil ronfle.) Attendez ! J’ai un moyen… Quand un homme ronfle et qu’on ronfle avec lui… jamais il ne se réveille… Il s’agit de prendre la note.

GINGINET.

Et ma sacoche…

JULES, se mettant à ronfler à l’unisson avec Courtevoil.

Allez ! Il n’y a pas de danger. (Tous deux s’approchent du lit avec précaution.)

GINGINET, fourrant sa main sous le traversin avec précaution.

Vous êtes bien sûr ?

JULES, à Ginginet.

Ronflez aussi ! (Tous les trois se mettent à ronfler.)

GINGINET, amène le portefeuille et crie.

Je le tiens !…

JULES.

Sapristi ! vous allez nous faire fusiller.

GINGINET, très-bas.

Je le tiens !…

JULES.

Habillons-nous et filons. (Il essaye de mettre ses bottines.)

GINGINET, s’habillant.

Je vous prie de croire… que je n’ai pas envie de rester ici…

JULES.

Mais ce n’est pas à moi, ces bottines-là !

GINGINET.

On s’est trompé… Appelez la Bonne.

JULES, à demi-voix.

La Bonne !

GINGINET.

Plus bas…

JULES, tout bas.

La Bonne !… Mais elle ne viendra pas… Je vais aller la