Page:Labiche, Delacour, Choler - Les Chemins de fer, 1867.djvu/137

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GINGINET.

Mais, monsieur !

JULES.

Je m’explique : je puis le dire avec orgueil, mes aspirations étaient chastes et pures… Je vous croyais demoiselle.

GINGINET et CLÉMENCE.

Hein !

JULES.

Je prenais monsieur pour votre papa ; on peut s’y tromper.

GINGINET.

Oui, ça m’est déjà arrivé.

JULES, à Clémence.

Je comptais lui demander votre main ; mais maintenant… maintenant que la vérité s’est fait jour… Madame n’est pas libre.

GINGINET.

Eh bien ?

JULES, lui prenant la main.

Rassurez-vous, Ginginet… je suis un honnête homme ; je ne trempe pas dans l’adultère, moi !

GINGINET, lui serrant énergiquement la main.

Bien !

JULES.

Je ne suis pas de ceux qui foulent aux pieds le foyer de la famille.

GINGINET, de même.

Bien !

JULES.

J’ai une mère, des sœurs, deux tantes, trois cousines, et un oncle qui est professeur de grec.

GINGINET.

Bien !

JULES, s’attendrissant.

Et jamais un mot d’amour ne sortira de mes lèvres. (Il envoie un baiser à Clémence.)

GINGINET, à Clémence.

Allons, c’est un honnête homme.