Page:Labiche, Delacour, Choler - Les Chemins de fer, 1867.djvu/81

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mon prédécesseur… Il est trop court de manches ! Mais le chef de gare m’a dit que ça s’allongeait à l’air.

LE CHEF DE GARE, qui a causé avec des voyageurs, à Tapiou.

Ah ! vous voilà, vous !

TAPIOU.

Oui, mon chef.

LE CHEF DE GARE.

Qu’est-ce qu’il y a de nouveau à Paris ?

TAPIOU.

Est-ce par rapport à la politique ?

LE CHEF DE GARE.

Oui…

TAPIOU.

Eh bien ! ne le répétez pas ; il est fortement question de percer la rue de Lisbonne et d’y planter des orangers… Il paraît que le Portugal n’est pas content, à cause des oranges.

LE CHEF DE GARE.

Oui (À part.) On m’a expédié là une jolie brute ! (Haut.) Le train va partir… vous allez décrocher les deux derniers wagons… un wagon à bestiaux et un wagon de marchandises… Vous les laisserez sur la voie. (Il le quitte et remonte au fond.)

TAPIOU.

Oui, mon chef. (À part.) Les deux derniers wagons… un wagon de bestiaux et un wagon de marchandises… ça fait quatre wagons à décrocher… c’est raide pour un homme seul… Mais, j’arrive ; ne disons rien. (Sortant.) C’est égal, quatre wagons, c’est raide ! (Il sort par le fond, à droite.)

GINGINET, entrant par le fond, à gauche, à la cantonade.[1]

Tout de suite ! je reviens ! ne quittez pas votre wagon.

  1. Ginginet, la Demoiselle, le Chef de gare (au fond), les Voyageurs (à leurs tables).