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Page:Labiche - L’Avocat d’un Grec, 1859.djvu/19

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BENOÎT, à part.

Il a encore craché par terre… (Haut.) C’est beau, c’est grand ce que vous avez fait.

MALVOISIE.

Quoi ?

BENOÎT.

Et l’on a pu vous soupçonner !

MALVOISIE.

Ah ! oui !… Figurez-vous que je regardais tranquillement l’affiche du Vaudeville… Un monsieur me jette une montre dans mon parapluie… (Il crache par terre.)

BENOÎT, à part.

C’est un brave homme… mais il a une fichue habitude.

MALVOISIE.

On m’arrête… on me fouille.

BROSSARD, bas à Malvoisie. [Malvoisie, Brossard, Benoît.]

En voilà assez !… partez !

MALVOISIE.

Est-ce que la soirée est finie ?

BENOÎT.

Mais pas du tout !… ça commence !… entendez-vous l’orchestre ? (On voit passer plusieurs danseuses dans le second salon.)

MALVOISIE.

Oh ! la jolie coiffure !… des perles fines ! (À Benoît.) Vous permettez que j’examine.

BENOÎT.

Parbleu !… Allez donc ! (Malvoisie entre dans le salon.)


Scène X

BENOÎT, BROSSARD.[Benoît, Brossard.]
BROSSARD, à part.

Des perles fines ! Est-ce qu’il serait venu pour travailler ?… Il n’y a pas à hésiter, je vais prévenir le beau-père !

BENOÎT, redescendant.

Il a l’air d’un brave homme !

BROSSARD.

Beau-père, qu’est-ce que vous diriez si Malvoisie ?…

BENOÎT.

Le noble Malvoisie !

BROSSARD.

Oui… si le noble Malvoisie était un filou ?

BENOÎT.

Lui !