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Page:Labiche - L’Avocat d’un Grec, 1859.djvu/5

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L’AVOCAT D’UN GREC


Un salon disposé pour un bal. — Portes au fond ; portes latérales. — Une table de jeu à droite.


Scène PREMIÈRE

BABOCHET, puis VACHONNET.
BABOCHET, seul, finissant d’allumer les candélabres.

Là… voilà ! Dieu ! qu’il est beau comme ça le salon de M. Benoît ! Douze bougies allumées… à la fois !… lui qui se couche avec une chandelle ! Après ça, un marchand de bois des Îles, qui marie sa fille, peut bien faire un peu de dépense. (Montrant sa livrée.) C’est moi que je ris de me voir là dedans… J’ai l’air d’un prince du moyen âge ? Un simple garçon de magasin… Ils m’ont élevé, pour cette soirée, au grade de domestique ! Je brûle de me montrer à Clarisse… une demoiselle que j’aime…, et qui est femme de chambre… pour le bon motif… chez M. de Pontbédouin… un ami de mon maître.

VACHONNET, à la porte du fond et bégayant. [Vachonnet, Babochet]

Peut-on en… en… en… en…

BABOCHET, sans se retourner.

Tiens ! un âne !

VACHONNET, finissant son mot.

En… entrer ?

BABOCHET.

C’est M. Vachonnet ! (À part.) Le deuxième prétendu de mademoiselle… C’est drôle !… elle en a un qui est avocat et l’autre qui est bègue…

VACHONNET.

Bonjour, Baba… baba… Babochet !

BABOCHET, à part.

C’est l’autre qui est avocat !

VACHONNET.

M. Be… Benoît…

BABOCHET.

Il est sorti.

VACHONNET.

M. Be… Benoît m’a en… en… en… en…