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Page:Labiche - L’Avocat d’un Grec, 1859.djvu/9

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CÉLINE.

Mon Dieu ! ne m’appelle donc pas mademoiselle Benoît ?

BABOCHET, étonné.

Tiens !

CÉLINE.

Je sais mon nom… où est mon père ?

BABOCHET.

Monsieur Benoît ? Il est sorti à deux heures en habit bleu et en cravate blanche.

CÉLINE.

Ah ! où est-il allé ?

BABOCHET.

M. Benoît ? Je ne sais pas !

CÉLINE.

Mais ne dis donc pas toujours monsieur Benoît ?

BABOCHET, étonné.

Tiens !

CÉLINE.

Il n’est venu personne ?

BABOCHET.

Si… il est là.

CÉLINE.

Qui ça ?

BABOCHET.

Votre prétendu…

CÉLINE, vivement.

Monsieur Brossard ?

BABOCHET.

Non… l’autre… le Vachonnet !

CÉLINE.

Ah ! quel ennui !

BABOCHET.

Çà ! je ne comprends pas comment votre père peut hésiter entre les deux.

CÉLINE.

Il a une foule de préjugés contre la profession de monsieur Brossard.

BABOCHET.

Mais elle n’a rien de malpropre, sa profession… un avocat !…

CÉLINE.

Et quel talent !

BABOCHET.

Oh ! pour ce qui est du talent… en voilà un qui n’a pas sa langue dans sa poche ! Quel magnifique robinet d’éloquence !

CÉLINE.

Et comme il est aimable !