Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 01.djvu/164

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et tu me fabriques des filets au vin de Madère avec du suresnes !…

Prunette.

Ah ! par exemple !…

Chiffonnet.

Mais je ne t’en veux pas… au contraire… ça me fait plaisir… aussi je te garderai à mon service… toujours !

Prunette.

Monsieur est bien bon !

Chiffonnet.

Non, je ne suis pas bon !… je te garde, pour avoir près de moi un échantillon de tous les vices, de toutes les gredineries !

Prunette.

Mais, monsieur…

Chiffonnet.

Et si par hasard j’avais la faiblesse de mollir… de croire à la bonne foi… eh bien, tu serais là… près de moi… comme un bec de gaz pour m’éclairer !…

Prunette.

Un bec !

Chiffonnet.

Voilà, ma bonne Prunette, ce que j’avais à te dire… Maintenant, tu peux retourner à ta cuisine, reprendre le cours de ton exploitation !…

Prunette, à part.

Est-y assez baroque, cet homme-là… Ah ! si la place n’était pas si bonne !…

Elle sort à droite.