Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 01.djvu/239

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Florestine, d’un ton dégagé.

Ah çà ! est-ce que vous allez faire votre tête ?

Edgard. -Je veux bien ne pas répondre à cette trivialité… mais je vous déclare que vos exigences ont pris un caractère… très embêtant !

Florestine, rangeant sur la table à droite et fredonnant.

"Les canards l’ont bien passée, tire lire lire !…"

Edgard.

Me condamner à des maux de dents quotidiens, m’empêcher de sortir… de vaquer à mes affaires… les plus…

Florestine.

Ne faites donc pas de phrases… ça vous donne l’air jocrisse !

Edgard.

Mademoiselle, je suis votre maître !…

Florestine, fredonnant.

"Les canards l’ont bien passée…"

Edgard, à part, découragé.

"Tire, lire, lire !…" Voilà ce que c’est de se familiariser ! Elle est de bonne humeur… Si je lui avouais tout bêtement la chose… Car enfin, puisque je me marie, la politesse exige que je lui en fasse part. (Haut.) Florestine… ma petite Florestine…

Florestine, qui s’est assise à gauche et feuillette un journal de modes.

Eh bien, après ?

Edgard, à part.

Elle va peut-être grincer. (Haut.) Avez-vous pensé quelquefois que je pourrais… me marier ?…