Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 01.djvu/253

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Scène IX

Edgard ; puis Florestine
Edgard, seul.

Qu’est-ce que je vais devenir ? Tout ce monde qui est là… qui grouille dans les salons… et le notaire qu’on attend… et Florestine avec ses rideaux !… Ah… si c’était à refaire… Elle ne voudra jamais croire qu’Henriette a une jambe de bois… ça ne se voit pas assez… Elle va éclater… devant toute la noce !… Cristi !… j’ai envie de prendre un chemin de fer quelconque et d’aller toujours tout droit… Ah ! la voici !…

Florestine entre avec des rideaux et va vers la porte de l’angle gauche.

Eh bien… vous n’avez donc pas décroché les rideaux ?

Edgard, ahuri, courant vivement à elle pour l’éloigner de la porte.

Non… non… je ne suis pas en verve !

Florestine.

Qu’est-ce que vous avez fait ?

Edgard.

J’ai été voter… Ça rend l’homme meilleur… (À part.) S’il y avait une trappe, je la fourrerais dedans ! (Haut.) Florestine… je ne t’ai jamais tant aimée !

Florestine.

Qu’est-ce qui vous prend ?

Edgard.

Oui… je voudrais te voir loin… bien loin… dans la campagne…