Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 01.djvu/82

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La Baronne.

Un ténor, arrivé depuis huit jours à Paris, et qui est déjà célèbre… on se l’arrache.

Achille.

Je ne le connais pas.

La Baronne.

Ni moi… mais j’y tenais… je lui ai fait offrir trois mille francs pour chanter deux morceaux…

Achille.

Prenez Brise du soir… pour rien !

La Baronne, souriant.

C’est trop cher… Ce matin, j’ai reçu la réponse du signor Nisnardi… la voici !…

Achille.

Ah ! un autographe… voyons !…

La Baronne, lisant.

"Madame, vous me demandez deux morceaux, j’en chanterai trois… Vous m’offrez mille écus, ce n’est pas assez…"

Achille.

Mazette !…

La Baronne, continuant.

"Je n’accepterai qu’une fleur de votre bouquet."

Achille.

Ah !… c’est délicat !… c’est… Tiens ! j’en ferai une romance !…

La Baronne.

C’est un homme charmant !… Jeudi dernier, il a chanté chez la comtesse de Bray… qui a de si jolis pieds… vous savez… ?