Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 01.djvu/87

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Fadinard, retirant son épaule de dessous le bras d’Achille.

Pardon… s’il n’y a pas d’indiscrétion, je désirerais parler.

Achille.

C’est juste… Je cours la prévenir… Enchanté, mon cher, d’avoir fait votre connaissance…

Fadinard.

Oh ! monsieur le vicomte !… c’est moi… qui…

Achille, sortant.

C’est qu’il n’a pas le moindre accent… pas le moindre !… (Il sort à gauche.)


Scène IV

Fadinard, seul

Enfin, me voici chez la baronne !… Elle est prévenue de ma visite ; en sortant de chez Clara, la modiste, je lui ai vite écrit un billet pour lui demander une audience… Je lui ai tout raconté, et j’ai fini par cette phrase que je crois pathétique : "Madame, deux têtes sont attachées à votre chapeau… rappelez-vous que le dévouement est la plus belle coiffure d’une femme !…" Je crois que ça fera bien, et j’ai signé : le comte de Fadinard. Ça ne fera pas mal non plus… parce qu’une baronne… Sapristi ! elle met le temps à sa toilette !… et ma diable de noce qui est toujours là, en bas… C’est qu’il n’y a pas à dire, ils ne veulent pas me lâcher… depuis ce matin, je suis dans la situation d’un homme qui se serait posé une place de fiacres… pas sur l’estomac !… c’est très incommode… pour aller dans le monde… sans compter le beau-père… mon porc-épic… qui a toujours le nez à la portière pour me crier : "Mon gendre, êtes-vous bien ?… Mon gendre,