Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/331

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Madame Malingear.

Quoi donc ?

Malingear.

Eh bien, mais… tes gasconnades ! Pourquoi aller dire à cette dame que Duprez est le professeur de ta fille… Nous ne le connaissons même pas !

Madame Malingear.

Il fallait peut-être la dénoncer comme élève de M. Glumeau… de l’illustre M. Glumeau !

Malingear.

Il n’est pas nécessaire de nommer son professeur… C’est comme ce tableau que tu attribues à Emmeline !

Madame Malingear.

Eh bien ?

Malingear.

Mais c’est un Lambinet !

Madame Malingear.

Il n’est pas signé.

Malingear.

Ah ! voilà une raison !… Et quand, au bout de deux mois de mariage, on dira à ta fille, qui n’a jamais tenu un pinceau : "Faites-nous donc ce joli paysage qu’on voit là-bas… avec des vaches…" qu’est-ce qu’elle répondra ?

Madame Malingear.

C’est bien simple. Règle générale, dès que les jeunes filles se marient, elles négligent les beaux-arts… Emmeline dira que les couleurs lui font mal aux nerfs, et elle renoncera à la peinture, voilà tout !

Malingear.

Voilà tout !… Ah çà ! et moi : mon grand ouvrage sur les affections thoraciques ?