Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/336

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Malingear, sans le regarder et écrivant.

Asseyez-vous !

Ratinois.

Monsieur, je vous remercie !… (Il s’assied. À part.) Il écrit une ordonnance ! C’est joliment meublé, ici !…

Malingear, écrivant toujours et sans le regarder.

Asseyez-vous !

Ratinois.

Je vous remercie, c’est fait ! (À part.) Ah çà ! je me porte comme le Pont-Neuf… Qu’est-ce que je vais luis conter ?

Malingear, quittant la plume et se retournant vers Ratinois.

Voyons, qu’est-ce que vous avez ?

Ratinois.

Monsieur, depuis huit jours environ…

On frappe plusieurs coups avec la main à la porte de gauche.

Malingear, criant.

C’est bien, attendez ! (À part.) C’est ma femme qui frappe pour faire croire qu’il y a du monde !…

Ratinois, à part.

Le 17 qui s’impatiente !

Malingear.

Je vous écoute.

Ratinois.

Monsieur, depuis huit jours… quand je dis huit jour, il y en a neuf…je suis allé à Saint-Germain par le chemin de fer et revenu de même. En rentrant chez moi, ma femme me dit : "Comme tu es rouge !… Est-ce que tu es malade ?…" Je lui réponds : "Je ne suis pas positivement malade… mais je me sens comme ci, comme ça…" Et j’ai pris un bain de pieds… Voilà comment ça m’est venu !