Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/339

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Malingear, regardant la lettre et à part.

Tiens, l’écriture de ma femme !… (À Ratinois.) Vous permettez ?…

Ratinois.

Faites donc !

Malingear, à part, lisant.

"Lis cette lettre tout haut." (Parlé.) Ah ! il faut lire ! (Lisant très haut.) "Cher docteur, je vous dois la vie…"

Ratinois, à part.

Eh bien, j’aurais confiance dans cet homme-là, moi.

Malingear, lisant.

"Jamais je ne pourrai m’acquitter envers vous. Permettez-moi de vous envoyer ces quatre mille francs, comme un faible témoignage de mon inaltérable gratitude."

Ratinois, à part.

Quatre mille francs ! d’un seul coup !

Malingear, à part, mettant les billets dans sa poche.

Ce sont ceux que je lui ai remis pour payer le tapissier.

Ratinois.

Et il met ça tranquillement dans sa poche… Je suis sûr que ses habits en sont bourrés ! Quel beau parti pour Frédéric !

Malingear.

Ah ! il y a un post-scriptum. (Lisant.) "Méchant docteur, vous ne voulez donc pas être de l’Académie ?… et pourtant vous n’avez qu’un mot à dire…"

Ratinois, avec admiration.

Oh ! dites-le ! dites-le !