Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/374

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monde, de s’en tirer à moins de quatre à cinq mille francs… C’est ce que je dépense.

Madame Ratinois.

Moi aussi. Mettons six mille francs.

Madame Malingear, écrivant.

Toilette, six mille francs. (À part.) À la bonne heure, elle ne lésine pas !

Madame Ratinois, à part.

Moi qui n’ai dépensé que neuf cents francs l’année dernière, et Ratinois m’a grondée.

Madame Malingear.

Voiture… Pensez-vous qu’ils puissent se donner une voiture ?…

Madame Ratinois.

Dame ! (À part.) Ça dépendra de la dot.

Madame Malingear.

Il est tout à fait désagréable, pour une jeune femme, de piétiner dans la boue… surtout avec les robes qu’on fait aujourd’hui.

Madame Ratinois.

Oh ! c’est impossible !… Il y a bien les voitures de place.

Madame Malingear.

Les fiacres ? Oh ! ne me parlez pas de ces vilaines boîtes !

Madame Ratinois, vivement. Je n’en parle pas.

Madame Malingear.

C’est noir… c’est étroit !…

Madame Ratinois.

Et Sale ! On ne m’y ferait monter pour rien au monde. (À part.) Je vais toujours à pied.