Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/384

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Madame Ratinois.

Nous ne pouvons pas le faire asseoir à la même table que les Malingear !

Le Maître d’Hôtel.

Je les gêne !

Il remonte au tableau.

Frédéric.

Mais c’est Mon oncle, un si brave homme !

Ratinois.

Oui ; mais il n’est pas de notre monde… D’abord il a une manière de manger… il met son couteau dans sa bouche.

Madame Ratinois.

Et il prend dans le plat avec sa fourchette.

Ratinois.

Et il verse le vin dans son bouillon ! Ça peut être bon pour l’estomac ; mais c’est horrible à l’œil nu.

Frédéric.

Ce n’est pas une raison.

Ratinois.

Voyons, mon ami, raisonnons ! Ce n’est pas au moment où nous faisons le sacrifice d’un magnifique dîner que nous allons le déparer ?… Car, enfin, quelle figure veux-tu que fasse l’oncle Robert en face d’une carpe du Rhin à la Chambord ? Il aura l’air d’un plat de choux ! Veux-tu servir un plat de choux ?…

Madame Ratinois.

Nous l’inviterons pour demain.

Ratinois.

À manger les restes… c’est convenu. Continuons… Après