Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/405

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Robert.

Je te dis que ça t’ennuie… et ta femme aussi !… (Montrant Malingear.) Et Monsieur aussi !

Ratinois.

Eh bien, oui ! là ! c’est vrai !

Malingear.

J’avoue que l’opéra italien…

Robert.

Alors, pourquoi louez-vous des loges ?…

Malingear.

C’est ma femme…

Ratinois.

Ce sont ces dames…

Robert.

Pour faire de l’embarras, du genre, du flafla ! Aujourd’hui, c’est la mode ; on se jette de la poudre aux yeux, on fait la roue… on se gonfle… comme des ballons… Et quand on est tout bouffi de vanité… plutôt que d’en convenir… plutôt que de se dire : "Nous sommes deux braves gens bien simples… deux bourgeois…" on préfère sacrifier l’avenir, le bonheur de ses enfants… Ils s’aiment… mais on répond : "Qu’est-ce que cela fait ?…" Et voilà des pères !… Bonsoir !…

Il veut sortir.

Ratinois, le retenant vivement.

Mon oncle Robert, restez !… (Emu.) Mon oncle Robert… vous avez des boucles d’oreilles… vous n’avez pas d’esprit, vous n’avez pas d’instruction… (Se frappant le cœur.) Mais vous avez de ça !