Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/415

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Bernard, s’asseyant, en face de son maître, sur la petite caisse dans laquelle était la porcelaine.

Moi, capitaine ?

Horace.

Parbleu ! Est-ce que tu te figures que tu vas me quitter ? Est-ce que tu voudrais retourner au pays, par hasard ?

Bernard.

Oh ! le pays pour moi… c’est mon capitaine !

Horace. À la bonne heure !… Je n’oublierai jamais, Bernard, que nous avons passé ensemble une dizaine d’années passablement vagabondes et accidentées.

Bernard.

On peut dire que nous en avons mangé de toutes les couleurs.

Horace.

Et si je suis ici, solide et bien portant, c’est grâce à toi !

Bernard.

Allons donc !…

Horace.

Te souviens-tu du joli coup de sabre que j’ai reçu à Montebello, en Italie ?

Bernard.

Oh ! une écorchure !

Horace.

Oui, une écorchure qui me prenait depuis le haut de la tête jusqu’au bas du nez… Ah ! je croyais que tout était fini… j’étais à terre… les yeux tournés vers le ciel… comme tout honnête homme qui va partir.