Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/419

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Horace, se laissant caresser.

Allez toujours ! C’est si bon d’avoir une famille… et de revenir s’y faire caresser les joues.

Madame de Guy.

Ah ! mon pauvre enfant, comme tu as maigri !

Horace.

Moi ? Ah ! par exemple ! si vous me trouvez maigre… c’est de la gourmandise !

Madame de Guy.

Sais-tu que voilà bientôt dix ans que je ne t’ai pas vu !… Ah ! tu en as long à me raconter !

Horace.

Pour toutes vos soirées d’hiver !

Madame de Guy.

D’abord, pourquoi as-tu donné ta démission ?

Horace.

Oh ! un coup de tête, un mouvement de vivacité !

Madame de Guy, se levant.

Un duel ?

Horace, se levant.

Oh ! non… Pendant l’expédition de Chine, Baculard et moi… Baculard, c’est un Africain, un vieux camarade de Constantine… nous nous rencontrons sur le même mandarin : moi, je coupe au bonhomme l’oreille droite, et Baculard coupe l’oreille gauche… Chacun son oreille !

Madame de Guy.

Quelle horreur !

Horace. — Oh ! en Chine, c’est de la clémence !… Voilà qu’on me porte à l’ordre du jour… pour mon oreille droite… mais,