Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/467

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Désambois, laissez-moi vous dire que vous ne vous y connaissez pas.

Désambois, avec ironie.

Vraiment !

Horace.

Pas le moins du monde… La science, voyez-vous, c’est comme la peinture à l’huile, permettez-moi cette comparaison…

Désambois, révolté.

S’il est possible !…

Horace.

Pour que cela tienne, pour que cela soit solide… il faut trois couches !… c’est long à sécher, mais cela dure. Eh bien, nous avons de par le monde une bande de petits poseurs, sérieux ; graves, avec de grands mots dans la bouche… ça étonne les imbéciles !

Désambois, furieux.

Monsieur…

Horace.

Ce n’est pas pour vous que je dis cela ! Mais frottez-les, ces petits messieurs… ils n’ont qu’une couche… leur science s’écaille sous l’ongle, ce n’est pas de la peinture, c’est du vernis.

Désambois, ironiquement.

Et peut-on vous demander, sans indiscrétion, combien vous avez reçu de couches… puisque couche il y a ?…

Horace.

Oh ! moi, je ne me donne pas pour un savant… Cependant, je pourrais… par hasard… savoir des choses que d’autres ne savent pas.

Désambois.

Vous ? Vous m’étonnez !