Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/168

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prendre comme… Au fait, comme il se laisse prendre par tout le monde. C’est incroyable ! un homme de son âge… pas plus de défense qu’un enfant… une timidité… il n’ose jamais dire non… Ah ! quelle différence avec sa fille ! Voilà une petite tête qui, avec son petit air tout doux, ne fait que ce qui lui plaît. (On entend chanter Cécile dans le jardin.) Ah ! je l’entends. Elle revient de sa promenade du matin avec une botte de fleurs dans son panier et son petit volume à la main.

Cécile, venant du jardin

Air de la Clef des champs (Deffès)

Le bon La Fontaine
Nous peint le tableau
D’un robuste chêne,
D’un frêle roseau
La force inutile
De l’un n’est qu’un nom ;
Le roseau débile
Résiste et tient bon.
Par peur, par faiblesse,
On voit des papas
Qui tremblent sans cesse
Au moindre embarras.
Mais, dans les familles,
L’on peut, en ce cas,
Voir des jeunes filles
Qui ne tremblent pas.
Le bon La Fontaine,
Etc.

Annette ! vite ! les vases de la cheminée.

Annette.

Voilà, mademoiselle. (Elles disposent ensemble les fleurs dans les vases qu’Annette pose sur le guéridon.) Dites donc, mademoiselle… il se lève… Je viens de lui porter son eau chaude.