Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/178

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Track, se levant aussi.

Ah ! oui !… (Il reprend sa canne.) Vous préférez votre bois de Boulogne ! votre théâtre ! vos petits messieurs de l’orchestre avec leurs jarretières en guise de cravate !

Rosa.

Tiens ! ils sont gentils !

Track.

Ne dites pas ça ! rien que d’y penser !… (Avec sa canne, il jette à terre le vase du Japon qui est au-dessus du divan. Le vase se brise. Rosa s’assied près du guéridon de gauche et écrit.) Quand je les vois vous applaudir… vous rappeler… lorgner vos bras… vos épaules… oh ! ça me crispe !… ça m’exaspère !… (Il brise la tasse de Saxe. Rosa écrit.) À qui écrivez-vous ?

Rosa, défendant son papier.

Non !… ne regardez pas !

Track.

Je veux le savoir ! je le saurai ! (Il lui arrache le papier et lit, pendant que Rosa se lève et gagne la droite.) "Une statuette… deux cents francs… un éventail… une potiche…"

Rosa.

Total : quinze cents francs !… C’est votre note !… Qui casse les porcelaines les paye…

Track.

C’est juste… je remplacerai tout ça.

Il met la note dans sa poche.

Rosa.

Du reste, vous vous corrigez… Quinze cents francs ! Hier, vous en aviez pour deux mille.

Track.

Que voulez-vous ! ça me soulage… ça me fait du bien !… En Amérique, on tape sur les nègres…