Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/309

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Criqueville.

C’est par là qu’il brille.

Montdouillard.

Tel que vous me voyez, je suis le premier gilet de la Bourse.

Criqueville, à part.

J’ai trouvé sa corde… ça va marcher !

Montdouillard.

J’en ai dix-neuf… neufs ! (Riant.) Tiens ! c’est un calembour !

Criqueville.

Charmant ! charmant !… Moi, monsieur, j’ai toujours pensé que cette partie de notre habillement était la véritable pierre de touche de l’élégance et de la distinction !

Montdouillard.

Moi aussi ! (À part.) Il est très spirituel !

Criqueville.

Je vais plus loin !… j’ose avancer avec Buffon…

Montdouillard.

Buffon ? ah oui !… un auteur !

Criqueville.

Qui a écrit sur les bêtes… oui, monsieur… Eh bien, j’ose avancer avec lui que le gilet, c’est l’homme !

Montdouillard.

Bah ! comment ça ?

Criqueville, à part.

Ca va lui coûter un déjeuner. (Haut.) Tenez… je n’ai pas l’honneur de vous connaître, n’est-ce pas ?… eh bien, voulez-vous parier qu’à la simple inspection de votre délicieux gilet, je devine vos qualités et vos défauts ?