Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/313

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part, en sortant.) Il est charmant ! charmant ! charmant !

Il sort par le fond.


Scène IX

Criqueville ; puis Antoine ; puis Pagevin ; puis Emerance
Criqueville, seul.
Eh bien !… ça ne me procure aucune satisfaction… avec celui-là c’est trop facile… je le passerai à mon domestique !… Justement le voici. (Antoine entre majestueusement : il est en grande livrée et tient sur son bras le pardessus de son maître.

Considérant Antoine qui se tient raide et immobile.) Pristi !… j’ai un beau nègre… Qu’est-ce que tu tiens là ?

Antoine, avec solennité.

J’ai l’honneur de porter le pardessus de Monsieur !

Criqueville.

Dieu ! quel air majestueux ! Voyons, es-tu content de ta livrée ?

Antoine.

Oh ! oui !… mais les grandeurs ne m’éblouiront pas !… Quoique domestique, je me souviendrai toujours que je suis sorti du peuple !

Criqueville, au public.

Hein ? comme un petit bout de galon peut griser un homme ! (Haut.) Nous partons !

Antoine.

Je suis aux ordres de Monsieur.

Ils remontent.