Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/362

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Criqueville.

Plains-toi donc ! je te loge dans les plus beaux quartiers… boulevard des Italiens !…

Antoine.

On y fait un bruit !

Criqueville.

Si tu préfères le Marais… parle !… il n’y a qu’un coup de fouet à donner !

Antoine.

Vous riez !… mais vous verrez qu’un de ces matins nous nous réveillerons en fourrière… pour n’avoir pas allumé les lanternes !

Criqueville.

Sois tranquille !… Dans une heure, notre vagabondage aura cessé ; j’aurai une place, une dot et un logement.

Antoine, joyeux.

Ah bah ! et une théière aussi, monsieur !

Catiche, entrant avec une tasse sur une assiette.

Ousqu’est le cabinet de Monsieur à présent ?

Criqueville.

Ma payse !… Te voilà ici, toi ?

Catiche.

Oui, monsieur, les autres m’ont fichue à la porte… Y me commandent des crèmes aux olives, et des canards au chocolat ; et y n’en veulent plus !

Antoine.

Pauvre fille !

Catiche.

Mais ils m’ont payé mes huit jours… ça fait deux fois qu’on me les paye depuis hier !