Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/414

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Blancminet.

Ah ! tenez, voilà votre montre… c’est quarante sous… c’était la chaîne qui accrochait…

Bourgillon.

Encore ! mais la semaine dernière…

Blancminet.

La semaine dernière, c’était la roue… nous avons la chaîne et la roue…

Bourgillon, à part.

Il est un peu apothicaire, l’horloger !

Blancminet.

Ah çà ! causons, de notre grande affaire… Avez-vous parlé à M. Loiseau pour ma fille ?

Bourgillon.

Oui… je ne comprends rien à ce garçon-là !… Au premier mot, il m’a pris la main, avec son lorgnon, et m’a dit : "N’insistez pas de grâce… il m’est impossible de me marier ! "

Blancminet.

Impossible !… est-ce qu’il serait malade ?

Bourgillon.

Je pense qu’il a un mauvais estomac… Quand il est avec moi, il bâille toujours…

Blancminet.

Avec moi aussi.

Bourgillon.

Avec ma femme, c’est un autre genre… il lui lance des regards… et ne lui parle que de légumes… de haricots verts, de petits pois… Je crois qu’il ne peut pas la souffrir !