Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/425

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Loiseau.

Rien… continue…

Mistral.

C’est une veuve… elle n’a jamais voulu me dire son nom… mais, en me quittant, elle m’a donné une bague de ses cheveux… Aimes-tu les blondes, toi ?

Loiseau, avec passion.

Oh ! les blondes !

Mistral.

Eh bien, "Oh ! les blondes !…" Après ?

Loiseau.

Ah ! mon ami, si tu savais !… Les épinards montent à graine.

Mistral.

Hein ?

Loiseau.

Ah ! non ! tu ne comprends pas… oh ! ma foi ! tant pis… il y a trop longtemps que je renferme mon secret dans le double fond de mon cœur… Ce secret si doux et si cher, je ne pouvais le confier qu’au nuage qui passe, qu’à la feuille que le vent emporte ; mon pauvre cœur va pouvoir enfin s’épancher, ouvre-moi le tien, Mistral, ouvre-le à deux battants, car ce secret, c’est toute ma vie… Mon ami, je suis un scélérat… j’ai abusé de la confiance de cet honnête Bourgillon, je lui ai dérobé ce qu’il avait de plus précieux.

Mistral.

Hein… tu as forcé sa caisse ?

Loiseau, indigné.

Oh !… non…