Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 09.djvu/305

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Tacarel, lui offrant la tasse.

Mademoiselle…

Mademoiselle Nina, très froidement.

Ni moi !… Je n’en prendrai pas…

Tacarel, assis, à part.

Tiens !… Qu’est-ce qu’ils ont ?

Letrinquier, très gourmé.

Monsieur, nous oserons, ma sœur et moi, réclamer de vous un moment d’entretien…

Tacarel.

Un entretien ?

Letrinquier, lui avançant une chaise à droite.

Seyez-vous, monsieur…

Tous trois s’asseyent, Nina et Letrinquier à gauche, près de la table.

Tacarel, assis, à part.

Ma tasse me gêne !

Il boit machinalement.

Letrinquier, digne et froid.

Monsieur, un fait nouveau et d’une extrême gravité vient de se produire… Ne soyez donc pas étonné de rencontrer en moi l’œil irrité d’un père… au lieu du front bienveillant d’un ami.

Tacarel, tenant sa tasse.

Qu’est-ce que j’ai fait ?

Mademoiselle Nina.

Il le demande !

Letrinquier.

Monsieur… je gazerai… à cause de ma sœur qui est demoiselle. (Le regardant fixement.) Vous avez une amante !