Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 09.djvu/486

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Duplan.

Oui… tu as arrosé ton gosier.

Le Jardinier.

Oh ! si on peut dire…

Duplan, prenant un pot de fleurs et l’examinant, à lui-même.

Bon ! voilà les pucerons qui mangent mes roses… Pour les tuer, il n’y a rien comme la fumée de tabac… (Au jardinier.) Dis donc… tu peux fumer ta pipe, ça ne me gêne pas.

Le Jardinier.

Oh ! pas devant Monsieur !

Duplan.

Si !… moi, je ne suis pas fier… va ! va !

Le Jardinier, tirant sa pipe.

Alors, puisque Monsieur le permet… Ah ! bon ! je n’ai plus de tabac ! Si Monsieur veut prendre l’arrosoir… je vais aller en acheter…

Duplan.

C’est ça !… et moi, je ferai ton ouvrage !… Garde tes arrosoirs… tu achèteras du tabac plus tard… À midi, je suis obligé d’aller à la mairie pour l’élection du conseil municipal… c’est un devoir !… qu’à mon retour tout soit mouillé à fond.

Le Jardinier.

Soyez tranquille…. je vais vider le bassin… (En sortant avec les deux arrosoirs.) Ah ! voilà M. Maurice… (Le saluant.) Monsieur Maurice…

Il disparaît.