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dans le Dieu de nos pères que dans les princes. Si nous souffrons parce que nous ne nous accommodons pas à la volonté des hommes contre la volonté de Dieu, nous souffrirons pour la bonne cause, et nous serons comptés comme martyrs par la génération prochaine et au grand jour du jugement. »

Et sur le registre de la colonie, les représentants écrivirent : « Les députés ne consentent pas, mais s’en tiennent à leurs résolutions précédentes[1]. »

Il fallut céder néanmoins devant un arrêt, et ainsi tomba, en 1684, la charte que l’expédition de Winthrop avait apportée sur les rivages de l’Amérique, acte précieux qu’on avait défendu au travers de toutes les vicissitudes, et sur quoi reposait tout l’édifice des libertés de la Nouvelle-Angleterre. Désormais plus de barrière entre le peuple du Massachussets et la volonté absolue de la cour d’Angleterre, plus de garantie pour la religion, plus de sécurité pour le commerce, ni même pour la propriété.

L’avènement de Jacques II aggrava la situation de la colonie. Dès 1686, le gouvernement fut remis à une commission ayant un pouvoir arbitraire ; et le fameux Andros renversa ce qui restait de liberté. La représentation populaire fut abolie, et l’Église anglicane introduite ; on établit des impôts arbitraires ; les planteurs perdirent à la fois

  1. Bancroft, II, 127.