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mestiques, dont les uns acceptent sans répugnance la domination de l’homme, tandis que les autres meurent en captivité.

Ce qui contribua surtout à augmenter le nombre de ces misérables, fut l’introduction du riz dans la colonie. Un sac de riz apporté par hasard, en 1698, par un vaisseau de Madagascar, distribué aux planteurs, et cultivé par curiosité plus que par utilité, devint bientôt, avec l’indigo, la culture principale de la Caroline[1]. Cette culture inondée, qui demande à la fois l’humidité et la chaleur, est de toutes la plus malsaine, et cependant, de l’aveu général, la santé des nègres n’en est point altérée.

Nous retrouvons ici cette influence du climat qui joue un si grand rôle dans la question de l’esclavage. À l’origine, toutes les colonies de l’Amérique recevaient des esclaves ; c’est de nos jours, c’est en 1826, que les derniers ont été affranchis à New-York. Rien donc n’eût gêné la servitude dans le nord, si le travailleur blanc ne l’emportait de beaucoup sur le nègre, quand le climat ne combat pas contre lui.

Mais tandis qu’à New-York le nègre n’était que le plus coûteux et le plus mauvais des ouvriers, au Sud on croyait impossible de se passer de lui. Aussi la race noire s’y accrut-elle si vite par

  1. Le coton est de date récente, et c’est depuis la révolution seulement que cette culture a pris un développement considérable.