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sept cent cinquante habitants. Il y en avait deux mille cinq cents en 1810, et dix mille en 1820. Ajoutez qu’il y a encore plus de trois millions d’acres à mettre en culture dans l’Ohio ; il y en a neuf dans l’Indiana, seize dans l’Illinois, huit dans le Michigan, six dans l’Iowa et dans le Wisconsin ; en d’autres termes, la colonisation est d’hier !

Reportons-nous maintenant au début de la plantation, à une époque où les difficultés étaient plus sévères et l’isolement plus grand qu’aujourd’hui, car la société n’était point à quelques vingt lieues, elle était au delà des mers ; donnons à ces émigrants les idées et les habitudes anglaises, n’est-il pas évident qu’en face d’une situation aussi nouvelle leurs idées se modifieront et qu’ils abandonneront des usages faits pour une condition sociale toute différente.

C’est là un fait inévitable et dont les lois coloniales nous donnent la complète démonstration.

Parmi ces lois, les plus intéressantes sont les lois de succession. En tout pays, ces lois ont une importance majeure, car c’est par elles que le législateur agit avec efficacité sur la répartition des richesses, et il est évident que suivant qu’on parviendra à concentrer ou à répandre la richesse, le gouvernement tournera à l’aristocratie ou à la démocratie. L’exemple de la France est une preuve visible de cette vérité ; cinquante an-