Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/546

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tution écrite : c’était la seule façon de relier ensemble les treize États du continent ; mais en faisant cette innovation, ils entendaient respecter la volonté populaire, et lui donner tous les moyens de se manifester. Voici donc comment la constitution régla le droit d’amendement.

La constitution peut se modifier indéfiniment. Je suppose que demain on veuille déclarer qu’à l’avenir le président ne sera plus rééligible ; il se fait un mouvement d’opinion dans le pays, et, lorsqu’il a pris une certaine force, le Congrès peut proposer un amendement à la constitution. Tout ce qu’on exige, c’est que cet amendement soit voté par les deux Chambres, et qu’il ait, dans chacune des deux Chambres, les deux tiers des voix. S’il réunit les deux tiers des voix dans les deux Chambres, il n’a pas besoin de la sanction du président, qui représente le pouvoir exécutif, mais n’a aucune autorité sur la constitution. Cela ne suffit pas cependant pour que la décision du Congrès devienne loi du pays. Il faut que cet amendement soit soumis à chacune des législatures des États. Si les trois quarts des législatures votent pour l’amendement, il fait partie de la constitution. C’est de cette façon qu’elle a été amendée plusieurs fois sans aucune difficulté. Cependant, lorsque les législateurs de 1787 ont fait la constitution, ils ont pensé que peut-être un jour il se trouverait un congrès qui résisterait à la volonté nationale. C’était une crainte qui peut paraître excessive ; car, avec une Chambre des représentants qui se renouvelle tous les deux ans, et un Sénat qui se renouvelle par tiers aussi tous les deux