Page:Labriola - Essais sur la conception matérialiste de l’histoire.djvu/22

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et qui cachait des théories explicatives mal élaborées.

D’autre part, quand on examine les applications faites par Marx, on voit qu’il a mis en œuvre une grande quantité de principes psychologiques, dont l’énoncé n’a pas été donné, d’ordinaire, sous une forme scientifique. Au fur et à mesure que l’on avancera, on reconnaîtra la nécessité de sortir de cet état provisoire, de s’élever au-dessus des analyses particulières et de disposer d’une charpente solide pour appuyer les relations historiques.

Voici donc deux grandes lacunes : les élèves de Marx doivent s’efforcer de compléter l’œuvre de leur maître. Celui-ci semble n’avoir rien tant craint que de laisser un système philosophique trop rigide et trop fermé ; il comprenait qu’une doctrine est à son dernier jour quand elle est achevée et que la condition de toute métaphysique scientifique est de laisser largement ouverte la porte aux développements. La prudence de Marx était extrême ; il n’a essayé de terminer aucune théorie : des discussions récentes ont montré qu’il n’avait pas dit son dernier mot sur la valeur et la plus-value. Combien sont donc