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pas privées de tout sentiment, mais dont huit sont incapables de sortir, voire même de se tenir assises.

Le dix-neuvième, Pierre Waosholno, part un matin pour la chasse. En lui reposent les dernières espérances humaines des malades. Il disparaît, on n’entend plus ses pas, mais à chaque instant l’oreille surexcitée de ces gens affamés croit entendre un coup de fusil qui serait l’annonce de la fin de leurs maux. Une demi-heure se passe. Quelle fut longue, cette demi-heure ! Un bruit se fait entendre à l’extérieur de la cabane. Serait-ce un secours qui arrive ? Hélas ! Pierre Waosholno, dominé par le froid, vaincu par la faim, terrassé par la faiblesse, s’en revient, en se traînant sur les genoux. C’en est fini, dit le vieux Piel Manikapo : Compagnons de chasse ! adieu.