Page:Lacasse - Une mine de souvenirs, 1920.djvu/34

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une bien grave à votre enfant. Celui-ci s’irritera contre son père ; il lui gardera rancune et concevra l’idée de le quitter dès qu’il pourra gagner sa vie par lui-même.

Attendez que le moment de sa passion soit passé, puis faites-lui comprendre sa faute et imposez-lui une pénitence.

Il y a surtout une faute, une très grave faute, qu’un père ne doit jamais laisser commettre à son enfant sans une sévère punition : c’est une insulte faite à sa mère. Une mère refuse quelque chose à un enfant capricieux ; celui-ci se fâche et dit à sa mère des paroles bien méprisantes ; il lui donne des noms bien injurieux. Il ne faut jamais, au grand jamais, laisser cet enfant impuni ; sinon, vous voulez son malheur et le vôtre. La malédiction que l’enfant a lancée contre sa mère retombera sur lui d’abord, et sur vous, époux et père coupable de lâcheté.

Écoutez bien le fait suivant :

Un prêtre visitait une famille. L’aîné des enfants lui demanda de lui ôter un sort qui le poursuivait. « J’ai toujours eu du malheur, mon Père. Rien ne me réussit ; un malheur n’attend pas l’autre. Je me suis marié à une femme que je croyais bonne ; elle m’a quitté l’autre jour pour se sauver, je ne sais où, accompagnée d’un autre homme. Et ce qui me fâche davantage, elle a choisi le moment où j’allais enterrer ma mère pour me jouer ce tour-là. »

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