Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/101

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Ami ! tu n’as plus de cheveux. »
Sont-ils tombés ? En ai-je encore ?
N’en ai-je plus ? Moi, je l’ignore.
Ce que je sais, en vérité,
C’est que les fleurs n’ont qu’un été.
Ce dont mon âme se soucie,
C’est que plus on se sent vieillir,
Plus il est sage de cueillir
Les roses brèves de la vie.


XII

CONTRE UNE HIRONDELLE


 
Comment te punir, bavarde hirondelle ?
Faut-il t’enchaîner ou te couper l’aile ?
Ainsi que Téreus le fit autrefois,
Faut-il t’arracher la langue et la voix ?
Devançant l’aurore aux lueurs vermeilles,
Pourquoi, de tes cris frappant mes oreilles,
Viens-tu, quand Éros sourit à mes vœux,
Me ravir Bathylle et mon rêve heureux ?