Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/110

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Mais puisque l’or ne peut nous racheter
Du noir Hadès qui jamais ne pardonne,
Pourquoi gémir ? pourquoi se lamenter ?
A quoi bon l’or et les soucis qu’il donne ?
N’y songeons plus ! Pour moi, j’aime bien mieux,
Près des amis dont la verve m’inspire,
Chanter, Bacchus ! ton nectar radieux ;
Ou sur ma couche, aux bras d’une hétaïre,
Fêter Cypris, reine et fille des Dieux !


XXIV

SUR LUI-MÊME


 
Je suis né mortel et la vie est brève ;
Cueillons le présent, le reste est un rêve.
Ce qu’un jour apporte un autre l’enlève :
Qui sait l’avenir ?

Adieu donc, soucis ! loin de moi, tristesse !
Chantons, enivrés d’une double ivresse,
Le Dieu de la vigne et de la jeunesse :
La mort va venir !