Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/118

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Frappait son bouclier du long glaive d’Hector.
Pour moi qui n’ai point d’arc et qui n’ai point d’épée,
C’est la coupe à la main et le front ceint de fleurs,
Et ma lèvre du sang de la vigne trempée,
Que je veux, ô Bacchus ! connaître tes fureurs.


XXXIII

SUR SES AMOURS


 
Si tu peux de la mer nombrer les grains de sable,
Les étoiles du ciel et les feuilles des bois,
Si tu le peux, ami, viens, et compte à ma voix
De mes nombreux amours le nombre intarissable.
Mets-en vingt pour Athène et quinze autres encor,
Pour Corinthe une armée entière ; — cette ville
De la riche Achaïe en beautés est fertile :
A Corinthe se plaît Cypris aux boucles d’or.
Compte aussi pour Lesbos et la molle Ionie,
Et Rhode au noir colosse, et la verte Carie,
Le chiffre en est certain, compte deux mille amours.
— As-tu donc tant aimé ? diras-tu. — Va toujours !
Car tu n’as pas compté mes amours de Syrie,
Et mes amours de Tyr, et ceux de Kanobos,
Et ceux de Crète encor, l’île où l’ardent Éros