Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/156

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Partout auprès du Beau boite un masque glacé ;
Il s’est moqué des dieux, des prêtres et des sages ;
Le Juste sur sa croix n’en fut point respecté ;
Toujours aux pieds du Bien son rire âpre circule.
         Le Mal seul n’est point ridicule !
On s’est raillé de tout, — de Satan excepté !

Laisse-toi donc railler, jeune homme aux divins songes ;
Crois au Bien, en dépit du lâche et du moqueur ;
Chante, les yeux levés, l’ivresse où tu te plonges ;
Noble, ne rougis point d’avoir un noble cœur.
Berce tes frais pensers au vent de l’harmonie,
Et, comme un arbre en fleur aux bruits mélodieux,
         Ouvre tes rêves dans les cieux !
Laisse rire à tes pieds la boiteuse Ironie.


III

LE CAP


 
Cap sublime ! debout sur tes crêtes ardues,
J’aime à voir à tes pieds les vagues éperdues
Se briser, inondant ton granit éternel
D’une fumante écume où flotte l’arc-en-ciel.
Souvent, comme un troupeau de sauvages cavales,
Je les