Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/172

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Par-dessus les hautes montagnes
Regardait l’œil d’or du soleil ;
Au loin souriaient les campagnes :
« Tels ton sourire et ton réveil,
Disais-je, ô ma rebelle,
Philis la belle ! »

Du fleuve égayant les rivages,
Les nids chantaient sous les buissons ;
Assis dans les trèfles sauvages,
Muet, j’écoutais leurs chansons.
Suave et des zéphyrs bercée,
La rose ouvrait sa vierge fleur ;
Son front penchait sous la rosée :
« Telles ta grâce et ta fraîcheur,
Disais-je, ô ma rebelle,
Philis la belle ! »

Les ramiers sous l’allée ombreuse
Se disaient leur félicité ;
Ivres d’aimer, leur voix heureuse
Semblait gémir de volupté.
« Sous ce beau ciel baigné de flamme,
Par ce doux mois cher à l’Amour,
Puisse ainsi s’amollir ton âme
Et ta voix gémir à son tour,
Disais-je, ô ma rebelle,
Philis la belle ! »

Imité de Burns.