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IX

CHANSON DE JUIN


 
L’humide éclat du lys, le blond duvet des pêches
Seraient moins doux pour moi, moins frais que ton baiser.
L’abeille du désir vole et veut se poser,
Veut se poser, ô fleur ! à tes lèvres si fraîches.

La rose ouvre son cœur à l’amoureuse mouche,
Et l’enivre de miel et la berce au zéphyr.
Quand pourrai-je, à mon tour, sur tes lèvres cueillir,
Miel divin, le baiser qui parfume ta bouche ?

Dans l’air plein de soleil entends-tu ces murmures ?
Que disent les oiseaux au dôme épais des bois ?
Ce que te dit mon cœur qui gémit dans ma voix :
J’ai faim de tes baisers et de tes lèvres mûres.