Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/284

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Ce n’est point par la voie aux portes triomphales
          Qu’en ses murs vous êtes venus,
Comme autrefois venaient fiers dans vos capitales
          Nos aïeux, à Berlin connus !
Ce n’est point le front haut, conduits par la Victoire,
          Qu’en nos murs vous serez entrés,
Mais par la porte basse, ouverte à l’Aigle noire
          Par tous les fléaux conjurés.
Devant ces murs d’airain que la foudre illumine,
          Vainqueurs, vous avez reculé !
Ce n’est point avec vous, c’est avec la famine
          Que Paris a capitulé !


XVII

Capituler ! ô deuil ! Capituler ! ô rage !
          Revers plus amer que la mort !
Avoir tant dépensé de sang et de courage !
          Ah ! tu méritais mieux du sort,
Héroïque Cité ! vaillante infortunée !
          Au jour de ton écroulement,
Plus grande que ta chute et que la destinée,
          Devant l’azur du firmament,
Devant le monde et Dieu, devant l’Europe entière
          Qui sut tout permettre et tout voir,
Tu peux du moins, tu peux lever ta tête altière,