Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/285

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          Paris ! car tu fis ton devoir !...
Montre à ces nations, inertes spectatrices
          De la lutte et de tes revers,
Montre ton noble front aux nobles cicatrices !
          Reste en exemple à l’univers !
Dans la rude tourmente où ta barque s’abîme,
          Où dort notre espoir naufragé,
Du moins, toujours debout, comme un phare sublime,
          Ton honneur brille, insubmergé !
Dans ce désastre où peut sombrer la République
          Tu n’as rien à te reprocher,
Hors d’avoir mis ton âme et ta nef symbolique
          Aux mains d’un inepte nocher !


XVIII

Donc, tout est consommé ! Contemplant ta défaite,
          O France ! et ton affliction,
L’Europe qui t’admire est au fond satisfaite
          De ton humiliation.
Les gens de Magenta, les hommes de Crimée,
          Hier encore alliés soumis,
Te disent, aujourd’hui que tu n’as plus d’armée,
          Ce qu’a Job disaient ses amis.
Des services reçus fragile est la mémoire !
          Le vaincu toujours aura tort.