Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/98

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Groupe folâtre au front candide,
De jeunes vierges au beau sein.
Couronnés de roses vermeilles,
Des jeunes gens frais et rieurs,
Et plus beaux que le Dieu des treilles,
Me lançaient des propos railleurs.
Je les poursuis, je les embrasse,
Mais je m’éveille, — et tout s’efface :
Mon songe avec eux s’est enfui,
Et je me rendors plein d’ennui.


IX

LA COLOMBE ET LE PASSANT


 
De quel climat aimé des fleurs
Viens-tu, colombe matinale ?
D’où viennent ces douces odeurs
Que par les airs ton aile exhale ?
Quel soin t’amène dans ces lieux ?

— Mon maître Anacréon m’envoie
Vers Bathyllos aux noirs cheveux,
L’enfant, sa tendresse et sa joie,
Des cœurs tyran victorieux.