Page:Lacaussade - Première Salazienne, 1838.djvu/11

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Jalouse des feux de l’aurore,
Ô nuit ! la dois-tu voir encore,
Du trône riant du matin,
Chasser par degrés tes ténèbres,
Et blanchir tes ombres funèbres
À son reflet doux et lointain.
 
Ouvrez-vous ! répandez vos ondes
Vastes cataractes des cieux,
Éteignez les flammes fécondes
De l’astre aux rayons glorieux !
Sur le firmament sans étoiles,
Obscurité, jette tes voiles,
Sur notre globe étends la main,
De ténèbres couvre la terre,
Et que cette nuit sans lumière
Soit une nuit sans lendemain !
 
Oh ! quelle nuit profonde et sombre !
Des cieux désertant le séjour,
Soleil, astre vainqueur de l’ombre,
T’es-tu donc voilé pour toujours ?
La terre est morne et taciturne,
L’étoile à la voûte nocturne