Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/247

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çon de recette un masque de poix qui aurait étouffé ses cris, et nous l’eussions volé. — Lacenaire, continua Avril, a bien fait autre chose ; il a volé des rideaux chez un de ses amis, le nommé Coutelier, rue de Sartines. »

Ici, Lacenaire jette un regard dédaigneux et moqueur à Avril. Avril riposte en fixant sur lui des yeux pleins de menace et de haine.

M. Allard continue au milieu de l’attention générale :

« — Je pensais un instant que Coutelier pouvait être un banquiste ; on le mit momentanément en arrestation : mais il déclara qu’il connaissait Lacenaire et qu’il aiderait lui-même à le rechercher. Plus tard, je m’aperçus que la conduite d’Avril avait quelque chose d’étrange ; il nous disait : « Je dois voir Bâton, qui est l’ami de Lacenaire. Lacenaire fréquente la Courtine : si vous me laissez libre, je vous promets de le faire découvrir. » On accepta, jusqu’à un certain point, cette proposition ; mais, voyant qu’elle n’aboutissait à rien, Avril fut mis de côté.

« Sur ces entrefaites, François, qui était à Sainte-Pélagie, m’écrivit qu’il voulait me parler, et que, si je me refusais à l’entendre il demanderait un entretien au juge d’instruction. François fut amené devant moi, et me dénonça Lacenaire comme l’un des meurtriers de Chardon. Je trouvai cela extraordinaire de la part de François, car il n’était pas d’un caractère à compromettre ses camarades. Cependant, je transmis ses renseignements à l’autorité. Lacenaire fut arrêté à Beaune et amené à Paris, à la Préfecture de police. Je lui dis : « Votre affaire est concluante : vous avez commis beaucoup de faux. —