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Une Étrange Poursuite

pays, et quel bonheur pour lui de voir l’avoine, le sarrasin, le blé, le foin, ployer doucement sous la brise du soir !

Levé tôt, chaque matin, il partait en tournée d’inspection. En automobile, il parcourait les routes entourant ses terres, relevant une clôture, arrachant de mauvaises herbes, etc., etc. Quand on possède le plus beau bien du pays, on a le droit d’en être fier !

— Ô mes terres ! Mes chères terres ! s’écriait-il souvent.

On était au milieu de juillet. Le foin était à point et Arras parlait de le faire faucher. Or, un soir, au moment où l’on se mettait à table pour souper, dans la grande cuisine, tenue si proprement par Mme  Dublé, quelqu’un frappa à la porte, et Arras, allant ouvrir, se trouva en présence d’un chemineau, qui lui demanda :

— Monsieur, voulez-vous me donner quelque chose à manger ? J’ai bien faim,