Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/121

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lui brûler littéralement la main durant le trajet de Bowling Green à Smith’s Grove, tant elle avait hâte de savoir ce qu’il contenait.

Une lettre très-courte était écrite sur ce papier ; cette lettre, signée du nom d’Andréa, était ainsi conçue :

« Mademoiselle Éliane,
    Nous sommes vos amis, M. Mirville et moi ; vous pourrez toujours compter sur nous. Si jamais nous pouvons vous être utiles, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, avec confiance, faites appel à notre amitié et à notre dévouement.
A. Andréa.
    Voici notre adresse et aussi notre numéro de téléphone ; prenez-les en note, puis détruisez ce billet.
Adresse : Bowling Green Suburb.
Green Valley,
Ky.
Téléphone : 493, ring Bowling Green. »

Éliane ressentit un certain soulagement après avoir lu ce billet : elle avait deux amis qui s’intéressaient à elle… Il est vrai qu’elle ne pouvait pas communiquer avec eux, pour le moment, du moins. Qui se serait chargé de sa lettre d’ailleurs ?… Quant à téléphoner… Il y avait bien un téléphone dans la caverne ; mais ce téléphone était dans l’étude de Castello et l’étude était toujours fermée au moyen d’un pan de mur ; donc, impossible d’y pénétrer.

Éliane plia en un aussi petit volume possible le billet d’Andréa puis elle ouvrit un médaillon qu’elle portait toujours à son cou, sous son corsage. Ce médaillon contenait trois portraits : celui de son père Yves Courcel, celui de sa mère, pris, il y avait une dizaine d’années, puis le sien propre, pris à l’âge de neuf ans. Ce fut dans un compartiment secret du médaillon qu’elle plaça le billet d’Andréa.